Malheureusement de plus en plus répandue, la survenue d’un infarctus du myocarde représente un véritable bouleversement pour les personnes atteintes. À la suite de cet accident cardiovasculaire, le quotidien des patients s’accompagne d’un suivi médical pluridisciplinaire régulier (médecin traitant, cardiologue, diététicien…). Cette prise en charge, aussi appelée réadaptation cardiaque, permet de s’informer et de réapprendre à vivre pour renforcer son cœur et ainsi le préserver. Mais qu'en est-il de l'alimentation au quotidien ? Est-il bon de dresser une liste d’aliments à éviter et de faire la chasse au sucre et au gras ? Doit-on suivre un programme particulier comme le régime méditerranéen ? Voyons ensemble quelques conseils pour adapter son alimentation après un infarctus et retrouver une certaine sérénité dans son assiette !
Infarctus du myocarde : quelles sont les causes et impacts sur l’organisme ?
Comprendre la survenue d’une crise cardiaque
L’infarctus du myocarde est un accident cardiovasculaire touchant de plus en plus de monde, et fait plutôt inquiétant, une population moins âgée qu’auparavant. Cet accident survient à la suite de l’obstruction brutale de l’une des artères coronaires qui alimente le cœur en sang oxygéné.
De manière progressive, des dépôts graisseux viennent s’accumuler dans la paroi de l’artère, jusqu’à constituer une plaque lipidique appelée plaque d’athérome. Elles entraînent le rétrécissement interne de l’artère. Il peut alors y avoir formation d’un bouchon ou caillot de sang, empêchant la circulation du sang et de l’oxygène dans toutes les parties du cœur : c’est l’infarctus du myocarde.
Il en résulte une destruction des cellules d’une zone plus ou moins importante du muscle cardiaque.
La prise en charge doit être rapide et aboutit généralement à la réalisation d’une opération chirurgicale.
Dans la plupart des cas, l’obstruction de l’artère est compensée par la mise en place d’un dispositif d’écartement du vaisseau qui vient rétablir le flux sanguin (par l’introduction d’un ballonnet gonflable qui vient écarter les parois, associé à l’installation d’un ressort, appelé stent. Voir schéma illustré).
Dans les cas les plus graves, le chirurgien peut réaliser un pontage coronarien qui consiste à créer une dérivation du flux sanguin en amont de la zone bouchée, permettant de réalimenter les zones du cœur touchées en aval.
Les éléments déclencheurs de l’occlusion coronarienne
Les causes d’un infarctus du myocarde sont multiples et peuvent être classées selon leur caractère modifiable ou non. Concernant les causes sur lesquelles nous ne pouvons pas intervenir, on peut citer :
• l’âge;
• les prédispositions génétiques et antécédents familiaux;
• le sexe.
En revanche, nous pouvons travailler sur notre mode de vie et nos habitudes pour réduire certains facteurs de risque comme le tabagisme, la sédentarité ou encore le stress.
Une alimentation variée et adaptée aide à agir sur certaines variables à risques comme :
• l’obésité;
• l’hypertension;
• le diabète;
• l’hypercholestérolémie.
La nutrition constitue un levier d’action majeur pour prévenir les risques d’accident cardiovasculaire, en complément des traitements médicaux lorsque ceux-ci sont nécessaires.
De plus, adapter son alimentation après un infarctus s'inscrit dans une démarche visant à préserver la santé du cœur tout en maintenant le plaisir de manger.
Adapter son alimentation après un infarctus : les bons réflexes à adopter
Après un infarctus, l’alimentation devient un véritable allié thérapeutique. L’objectif n’est pas de suivre un régime strict qui peut parfois s’avérer anxiogène, mais d’adopter de nouveaux réflexes nutritionnels bénéfiques pour son cœur. Il s’agit de privilégier des aliments qui vont réellement contribuer à la préservation du système cardiovasculaire.
Concrètement, cela se traduit par l’ajustement de vos habitudes alimentaires, sans pour autant faire la grande révolution !
Cuisinez et ainsi évitez la consommation de produits industriels et ultra transformés
On ne le répètera jamais assez, mais plus c’est fait maison, plus c’est bon ! En travaillant des produits bruts, préparer vos plats vous éloignera naturellement des aliments industriels (dont la teneur est trop élevée en gras, sel et sucre) qui, consommer de manière trop régulière, voire quotidienne, constituent de véritables menaces pour votre santé.
Consommer une cuisine préparée par vos soins, c’est l’assurance d’éliminer de votre nutrition les additifs, les conservateurs et les portions de sucres et de sels dissimulées dans ces aliments ultras transformés.
Il est certain que la réalisation de plats et menus prend du temps et cet aspect requiert une organisation, néanmoins les bienfaits potentiels méritent qu’on s’y attarde. Vous allez faire des économies ! Financières oui, mais surtout des économies sur votre santé !
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Éliminez les “mauvaises” graisses pour protéger votre cœur
Sans pour autant adopter un régime en particulier (encore une fois, il ne s’agit pas de s’enfermer dans un régime strict où règne l’interdit), il est primordial de modifier l’origine de ses apports en graisse.
L’important est de diminuer sa consommation de lipides saturés et favoriser ceux d’origine végétale, dits insaturés.
Mais alors, quelle différence entre les graisses saturées et insaturées ? Et quels impacts sur votre santé cardiovasculaire ?
Les graisses dites saturées se retrouvent principalement dans les aliments d’origine animale (viande rouge, charcuterie, beurre, fromage), et de manière prédominante dans certaines huiles végétales comme l’huile de palme ou de coco. Consommés à l’excès, ces acides gras sont assimilés par l’organisme de telle sorte qu’ils augmentent le taux de “mauvais cholestérol” (LDL) et favorisent les dépôts lipidiques dans les artères (athérosclérose).
À contrario, les graisses insaturées sont présentes dans :
• les huiles végétales (lin, colza, noix, olive…);
• certains poissons gras comme le saumon, les sardines ou encore le maquereau (oméga 3);
• les oléagineux comme les amandes, les noix, les noisettes, etc.
Elles sont bénéfiques pour notre métabolisme, car riches en acides gras essentiels, propices au bon fonctionnement de notre organisme et de nos cellules. Les graisses insaturées sont dotées de propriétés anti-inflammatoires, hypocholestérolémiantes et hypotriglycéridémiantes. De plus, certains de ces lipides ne pouvant être synthétisés par l’organisme, le seul apport pour le corps humain passe par l’alimentation.
Elles jouent donc un rôle cardioprotecteur essentiel et diminuent le risque de récidives et de complications cardiaques.
Plutôt que d'imposer des interdits alimentaires, l'objectif est de réorienter vos sources de graisses vers des options plus végétales. Tout est une question d’équilibre !
Choisissez une alimentation riche en fibres
Les fibres alimentaires sont des alliées essentielles dans la protection de votre santé cardiovasculaire. Elles agissent comme un véritable bouclier contre la maladie et les risques de récidive.
On les retrouve le plus souvent dans les céréales complètes, les fruits, les légumes, les légumineuses, mais aussi dans les fruits à coque et les graines.
La présence de certaines de ces fibres, dites solubles, permet de piéger les lipides ingérés pour réduire leur absorption par l'organisme. Ce mécanisme contribue à réduire la formation de plaques d'athérome qui fragilisent les artères.
De plus, en ralentissant l'absorption des sucres, elles stabilisent la glycémie et réduisent le risque de survenue du diabète de type 2.
Le régime méditerranéen incarne parfaitement cette approche nutritionnelle. Riche en légumes, fruits, céréales complètes et légumineuses, il offre une combinaison idéale de fibres aux propriétés régulatrices de la glycémie et du taux sanguin de lipides.
🥕Conseil pratique : intégrez progressivement ces aliments dans votre alimentation pour habituer votre organisme et ainsi éviter tout inconfort digestif.
Optez pour des modes de cuisson plus sains
Après un infarctus, adopter des techniques de cuisson saines peut jouer un rôle clé dans la protection de votre santé cardiovasculaire. Certaines méthodes, comme la friture, rajoutent des graisses saturées à vos plats, augmentant les risques pour le cœur.
Choisissez des traitements thermiques doux ou sans ajout excessif de matières grasses. Vous préservez ainsi les qualités nutritionnelles des aliments tout en réduisant leur impact sur le cholestérol sanguin et la tension artérielle. Privilégiez les pratiques suivantes :
• La cuisson à la vapeur : elle est idéale pour conserver les vitamines et minéraux des légumes ou des poissons.
• La cuisson au four : elle est parfaite pour préparer des plats savoureux tout en limitant les graisses.
• La cuisson à la poêle : Il est possible de cuire vos viandes rouges dans une petite quantité d’huile végétale (à doser avec une cuillère pour ne pas trop en mettre).
En réinventant vos habitudes de cuisson, vous apportez un soutien précieux à votre santé cardiovasculaire tout en continuant à savourer des repas équilibrés et gourmands.
⚠️ Évitez autant que possible les cuissons à haute température prolongée comme le barbecue ou la friture. Ces méthodes conduisent à une modification de la structure chimique des graisses, les convertissant en lipides insaturés appelés "graisses trans".
Ces composés lipidiques, également issus des procédés industriels de transformation alimentaire tels que l’hydrogénation et le raffinage, sont aujourd’hui reconnus comme particulièrement nocifs pour le système cardiovasculaire.
Au-delà de l’aspect nutritionnel, restez en mouvement !
En complément d’une modification de vos habitudes alimentaires, il est primordial d’instaurer une activité physique dans votre quotidien.
Bouger régulièrement contribue à renforcer les capacités de votre muscle cardiaque. Dans le même temps, cela permet d’améliorer votre circulation sanguine et d'écarter les risques de maladies comme l’hypertension ou le diabète.
Pratiquer une activité physique à raison de quelques minutes par jour à la maison ou en extérieur, stimule également la production d’endorphines. Ces hormones du bien-être ont un effet bénéfique significatif sur la santé cardiaque, en réduisant le stress et l’anxiété.
Il est recommandé d’instaurer cette activité physique de manière progressive au fil des semaines et d'avoir une pratique régulière. Pour éviter tout risque, il est possible de faire appel à un enseignant en activité physique adapté (EAPA), formé pour vous guider sur ce sujet.
Se faire accompagner par une diététicienne pour gérer son alimentation après un infarctus
Après un accident cardiovasculaire, on peut se retrouver seul(e) face au défi de reprendre confiance en soi et en son corps. Il peut alors être judicieux de faire appel à une diététicienne pour amorcer cette reconquête.
Le rôle d’une diététicienne-nutritionniste va bien au-delà de la délivrance de simples conseils généraux. Son expertise lui permet de vous définir une feuille de route sur mesure, adaptée à vos particularités médicales, physiologiques et personnelles.
Elle intervient comme un appui bienveillant, capable de décoder vos habitudes alimentaires existantes et de vous proposer des alternatives. Au-delà des recommandations nutritionnelles, la diététicienne est un soutien psychologique qui vous aide à :
• lever vos blocages et vos doutes;
• répondre à vos questions;
• comprendre ce qui est mis en place et pourquoi;
• gérer les frustrations potentielles;
• assurer un éventuel suivi médical avec les autres professions de santé;
• reconstruire une relation apaisée avec l’alimentation après cet événement traumatisant.
Grâce à son accompagnement, la diététicienne saura vous proposer des conseils et solutions concrètes en termes :
• d’apprentissage de nouvelles techniques culinaires;
• de stratégies de courses;
• de gestion des repas;
• de compréhension des étiquettes des produits.
En résumé, la diététicienne s’inscrit à vos côtés dans une démarche de collaboration positive et motivante !
L’objectif est de vous apporter une information complète et personnalisée, d’adapter votre nutrition à votre situation médicale, vos envies et ainsi vous rendre plus autonome dans vos choix alimentaires.
Diététicienne spécialisée dans les maladies cardiovasculaires et à risques (diabète, obésité, hypercholestérolémie) et membre de la Société française de Cardiologie, c’est avec plaisir que je vous accompagnerai dans cette démarche ! Découvrez tout de suite ma philosophie et mon approche pour votre suivi diététique personnalisé !
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